Gauthier, 14 ans et transplanté, veut être un « ado » comme les autres

 

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A 14 ans, Gauthier Bourdin aspire aujourd’hui à une seule chose : être un « ado » comme les autres.

                                                        

Mais pour ce jeune originaire de Reims, son parcours depuis l’été 2006 est loin d’être celui d’un garçon de son âge.

Après une longue période de maladie, il a été transplanté du rein en juillet dernier.

 

 

Tout est parti en août 2006 d’une omelette aux champignons, cueillis dans une forêt de la Nièvre. Gauthier, alors âgé de 11 ans, et son papa, Thierry, font une vive réaction. Un premier diagnostic conclut à une gastro-entérite. Mais Gauthier souffre en fait d’une insuffisance rénale liée à une intoxication alimentaire.

Placé en urgence pédiatrique, à Reims, il enchaînera lavements, dialyses, biopsies. En févier 2007, le verdict tombe : ses fonctions rénales ne sont pas récupérables. Son papa s’en tire mieux, malgré une médication à vie. C’est désormais d’une greffe dont Gauthier a besoin. Le Dr Christine Piètrement l’inscrit alors sur la liste de l’Agence de la biomédecine.

La première transplantation a lieu en août 2007. Deux jours après, une hémorragie interne le renvoie à l’hôpital Necker à Paris. Les séances de dialyse recommencent. Il est alors plus délicat de trouver un donneur, le corps ayant fabriqué de multiples anticorps. Gauthier est inscrit sur une autre liste d’attente. Son papa veut lui donner un rein. Les médecins refusent, car il passerait alors à son tour en dialyse. En pleine détresse médicale et morale, la famille rencontre alors le professeur Niaudet, qui arrive à faire passer Gauthier en priorité nationale.

Du sport et une bonne hygiène de vie sont indispensables

Le 16 juillet dernier, retour à l’hôpital, pour subir une transplantation rénale côté gauche. Quatre jours après, un phénomène de rejet survient. Vont alors s’enchaîner des échanges plasmatiques, de grosses perfusions pour l’aider à garder le greffon.

En octobre 2009, les premières bonnes nouvelles arrivent. Depuis, la prise de médicament régulière, l’hydratation, et une bonne hygiène de vie sont devenues indispensables pour cet adolescent qui ne se considère comme les autres, ou presque.

Le médecin Geneviève Guest de l’hôpital Necker lui avait conseillé de pratiquer du sport régulièrement. Ce qu’il fait 7 à 8 heures par semaine (tennis, natation ou karting). Elle le convainc aussi de participer aux 7e Jeux mondiaux d’hiver des transplantés, cette semaine à Sainte-Foy-Tarentaise. Et le ski, il connaît. « Je pratiquais chez mon tonton à l’Alpe- d’Huez ».

Gauthier avoue s’être refermé sur lui-même. « Depuis la greffe, je me sens mieux, mais je n’en parle pas ». Il s’interroge beaucoup sur son futur, veut préserver sa santé. Gauthier est actuellement en classe de 4e, mais une année de cours par correspondance et des absences répétées au collège ont laissé des lacunes. « Il faut se bagarrer sans cesse avec les enseignants pour obtenir aide et compréhension », constate sa maman, Emmanuelle.

Pourtant, alors que Gauthier se considère aujourd’hui comme un adolescent comme les autres, ou presque, c’est un message très positif que mère et fils délivrent. « Avant la maladie de Gauthier, je n’avais pas d’opinion précise sur le don d’organes. Maintenant, on y pense tous les jours, au quotidien, et cela demande beaucoup de vigilance. Donner c’est beau, ça peut changer la vie ! Il faut vraiment remercier le geste des donneurs. »

                                                                                                         Céline Pilati (texte & photo)

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