Jean Brousson , camp de la mort

Jean Brousson , camp de la mort

Jean Brousson , camp de la mort

Jean, matricule n°30385, est décédé le 30 avril 1945 dans le camp à Wöbbelin -Ludwigslust (Allemagne), après avoir été torturé atrocement.

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À Villaroger et dans beaucoup d’autres communes de Haute-Tarentaise, le 8 mai prochain, lors de la cérémonie de commémoration, le nom de Jean Brousson gravé sur le monument aux morts, sera épelé parmi les victimes de la Seconde Guerre mondiale pour se souvenir et ne jamais oublier les nombreuses victimes de ce conflit. La maison forestière domaniale de Bourg-Saint-Maurice a été construite avant la dernière guerre et porte actuellement le nom de “Maison forestière Jean Brousson”. En hommage à cet homme, Jean Brousson né le 2 décembre 1912 à Sète (Hérault). Jean était garde général des eaux et forêts. A Bourg-Saint-Maurice, en 1944, il dirigeait les brigades de Moûtiers Nord, Aime, Bourg-Saint-Maurice et Sainte-Foy-Tarentaise.

À l’époque l’inspecteur Raymond Japhet était bien connu des maires de Haute Tarentaise ainsi que quelques “délinquants des bois”. Il avait sous ses ordres Jean Brousson qui était résistant dans l’ombre comme beaucoup de forestier. Il fut malheureusement “vendu” par des personnes appartenant au mouvement Pétainiste et à la botte des Nazis. Jean fut déporté en Allemagne pour Neuengamme, avec un convoi parti de Compiègne le 21 mai 1944, comme beaucoup d’autres personnes de Bourg-Saint-Maurice.

Jean, matricule n°30385, est décédé le 30 avril 1945 dans le camp à Wöbbelin -Ludwigslust (Allemagne), après avoir été torturé atrocement.

Comme le racontait André Perret dans le Dauphiné du 26 avril 1985, «lLors de ses corvées, il devait piocher en cadence pendant douze heures sans manger ni boire, pieds nus dans les carrières. Quand les prisonniers partaient en groupe pour les travaux, seulement la moitié en revenait. Les SS avaient inventé un “ jeu” horrible : chaque déporté devait remplir une brouette à bloc, courir pieds nus en la poussant sur une poutre large de 30 cm jusqu’au sommet du tas de pierre, à trois mètres de hauteur. Et malheur à celui qui manquait son coup, ne pouvant plus repartir. Les soldats lui cinglaient le dos et les jambes au fouet et l’achevaient à coups de pioche. Tous ceux de Bourg-Saint-Maurice sont morts dans ces conditions : Robert Finet, Charles Anselmetti, Jean Brousson, Michel-André Martzolf. » À leurs côtés, Alphonse Juglaret, Fernand Minoret, Antoine Miedan-Revet et Marc Riveslance décéderont également dans les camps de la mort.

Le verbe résister prend ici sa signification, Jean Brousson lutta jusqu’à sa mort comme Marie Duran qui résista 37 ans dans la tour de constance à Aigues-Mortes et qui ne renia jamais sa foi.

Céline Pilati

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